Un matin de juillet pluvieux, j’entrepris une longue marche d’approche ; 10h pour rallier le chalet familial depuis mon domicile. Pour ce faire, une préparation psychologique et spirituelle me sont indispensables. Il y a la possibilité d’un échec ou d’un abandon. Si le moral et les affects ont leur importance, l’esprit, qui ouvre sur l’immatériel et l’atemporel, permet l’émerveillement, la méditation et…l’humilité !
Arrivée aux deux tiers du chemin, je la vois : placardée contre le bois gris d’une vieille grange, orange, rectangle et parfaitement lisible « OUI ! initiative multinationales responsables ».
Me revient alors en mémoire un film visionné quelques mois auparavant « Inde : Bhopal, 35 ans après ». Un documentaire édifiant sur ce qui advient quand une multinationale était et demeure irresponsable…
Derrière ces entreprises immenses se trouvent des visages humains, de femmes et d’hommes, qui ont une réponse à donner. Le philosophe Kant en propose une, limpide. « Agis, de manière à traiter toujours l’humanité : soit dans ta personne, soit dans celle d’autrui, comme une fin et jamais comme un moyen. »
Il me semble qu’on ne peut plus accepter deux humanités ; d’un côté celle qui écrase, et déshumanise et de l’autre celle qui ploie et succombe. Ce « OUI ! » à dire ou à crier, est celui de chaque personne qui devine dans l’autre son potentiel créateur, unique et divin. Ce
« OUI ! » exige que le travail ou l’habitat prenne un visage humain afin de sortie de la pénurie plutôt que de l’exploiter !
